Silent room synopsis
Vue en coupe de seize individus, de seize chambres, de seize intimités, Silent Room se présente comme la radiographie de seize intériorités. Ici, la chambre est à proprement parler l’intérieur. Un intérieur en discontinuité, où s’opèrent, suivant une logique de contamination des sens, des échanges insolites et poétiques. Ce film-poème ne propose donc pas une histoire, mais un ensemble de tableaux vivants s’organisant chacun autour d’une idée fixe, d’une impulsion, d’un vide, d’une soif d’idéal. Silent Room, est un cinéma de clair-obscur, un cinéma de chambre, où ce qu’il y a de plus silencieux et de moins visible vient violemment murmurer sa présence. Dans leur travail, les artistes Skoltz_Kolgen ont adopté une approche “fotocinétique” fondée sur la fragmentation temporelle de l’action. Ils ont utilisé, pour ce faire, plusieurs techniques de captation en simultané,confrontant de cette manière les différents points de vue. Afin d’obtenir un contrôle encore plus précis sur le temps, ils ont conçu une série de caméras séquentielles synchronisées par ordinateur. Sept mille photographies ont donc été digitalisées et animées. Par la suite, ils ont développé une interface numérique reliant de façon précise la dynamique de la bande audio à l’image. À l’aide de cette technologie, ils ont réussi à créer une intime synergie entre le son et les personnages. Et c’est cette proximité qui sert en quelque sorte de trame narrative au film. La musique et la sonorisation expriment ainsi l’état d’être des lieux et la réalité intérieure des personnages. Aucun dialogue ne vient préciser ou rassurer. On est plutôt ici sous hypnose contrôlée.
Silent Room est un objet inclassable, intense et ancré dans son temps.
Silent room synopsis (english)
A cross-sected view of 16 people, 16 rooms, 16 private lives, Silent Room is an x-ray vision of 16 interiors. In this film-poem, the room is felt from the inside. An interior steeped in discontinuity, where unusual and poetic communications unfold wordlessly, through a contamination of the senses. Rather than a story line, there is a set of tableaux vivants, each crafted around a fixed idea, an impulse, a void, a hunger for an ideal. Silent Room is a cinema of light and shadow, a chamber cinema, wherein the most silent and least visible elements violently descend to murmur its presence. In their work, the skoltz_kolgen artists use a fotocinetique approach founded on the temporal fragmentation of action. To achieve this effect, several simultaneous captation techniques were used, in confrontations of various vantage points. For a more precise control of time, a battery of cameras were sequentially synchronized to take over 7,000 photographs, which were subsequently digitized and animated. The skoltz_kolgen cell then developed digital frequency-sensitive image- generating software that instantaneously shadows the audio track — somewhat like a heartbeat monitor that shadows the frequencies of a heartbeat, but in this case each frequency of sound can generate its image equivalent. Playing with interludes of this split-second synergy between sound and film, the music and scoring express a state of affect within the rooms and the internal reality of the characters. This is the film’s narrative track. There is no dialogue to foster understanding or any reassurances for the viewer. Instead, we remain in a state of controlled hypnosis.
Silent Room is an art object that defies classification — a highly potent film of its time.