En 2013 y2o voyait le jour, parcourant le monde et les festivals de films internationaux. Dès les premières esquisses de Dominique Skoltz, y2o était imaginé comme un projet tentaculaire, se déclinant aussi sous forme d'installations, de photos et autres objets sculpturaux. Un univers complexe qui révélait les intériorités plurielles d'un couple. Après une première proposition en mode installation au Centre Phi puis à L'Arsenal Toronto, y2o prend aujourd'hui toute son ampleur. C'est suite à son acquisition par la collection Majudia que l'Arsenal Montréal présente y2o dans sa déclinaison la plus complète, révélant ainsi la pluralité des médiums utilisés par Dominique Skoltz.

y2o_dualités est le parcours de deux individus en eaux troubles, submergés par leurs propres pulsions physiques et émotionnelles. Ici, les corps construisent un langage, où fluidité et collisions, ou grincements et battements auditifs ont leurs propres résonnances. Au delà du lexique visuel singulier de Dominique Skoltz, une intériorité à fleur de peau s'exprime par l'évocation, où chaque image, geste et objet est investi d'une symbolique qui constitue une facette d'un prisme complexe. Au coeur de y2o_dualités se trouve ce désir de communiquer avec l'autre, de résonner en lui, d'émettre et de recevoir pour entrer en l'autre comme pour mieux plonger en soi, et ainsi construire une nouvelle entité. Spleen et volupté, asphyxie et exaltation, dévoration et rejet, il est ici question de sentir l'intérieur par l'extérieur ou l'inverse. Se laisser émouvoir des deux côtés de la peau.

photo: Matus Rancek

photo: Jean-Sébastien Grégoire

photo: Matus Rancek